L’Analyse de Cycle de Vie (ou « ACV  »), est une méthode d’évaluation très complète pour connaître l’impact environnemental d’un produit ou d’un service, tout au long de son cycle de vie. Cette méthode est, à ce jour, la plus aboutie, scientifiquement reconnue en termes d’éco-conception, multi-critérielle, systémique et normée (ISO 14040 et ISO 14044).

On  entend par cycle de vie, tous les processus nécessaires pour assurer le service rendu  par un produit, soit les processus associés  à l’extraction des ressources, la fabrication,  la distribution, l’utilisation et la fin de vie.

L’analyse de Cycle de Vie vient aider la prise de décision en permettant :

  • De comparer les impacts potentiels des différentes étapes du cycle de vie d’un même produit,
  • De découvrir les éléments et étapes à améliorer,
  • De repenser son développement.

Appliqué aux services numériques, L’ACV doit non-seulement prendre en compte le terminal lui-même (smartphone et autres écrans) mais aussi l’infrastructure sans laquelle les services offerts aux usagers ne pourraient exister. Principalement cellulaire ou wifi, en attendant de pouvoir intégrer aussi la technologie Lifi.

Au cœur des infrastructures, l’ACV pointe la partie data centers, qui est particulièrement énergivore et qui devient de plus en plus gigantesque, notamment pour accompagner la croissance de nos usages personnels et professionnels. Bien que les data centers de dernière génération permettent de mutualiser certains coûts et d’optimiser les performances énergétiques, ils masquent, en partie, l’impact réel du numérique sur l’environnement, puisqu’ils prennent en charge une part fondamentale des calculs qui devraient sinon se faire sur les smartphones et ordinateurs. Au niveau de ces mêmes data centers, si les gains en énergie sont parallèlement impressionnants, ils permettent aussi le développement des intelligences artificielles ou des crypto-monnaies, extrêmement énergivores.

(Sources : TIESS – Fiche de synthèse ACV – Québec The shift Project et Pop Sciences – Université Lyon / Dossier numérique – L’empreinte écologique du cycle de vie numérique Hervé Rivano, Professeur des Universités à l’INSA Lyon, École Urbaine de Lyon, Nicolas Stouls et Jean-François Trégouët, Maîtres de Conférences à l’INSA Lyon).

Éco-concevoir un site Internet consiste à réduire son empreinte écologique tout en préservant ses performances, au service de l’expérience utilisateur. Le temps de téléchargement des pages, l’accessibilité du site Internet à toutes les typologies de visiteurs et enfin la réelle utilité du contenu constituent les 3 performances majeures à considérer, dans une logique d’écoconception web vertueuse qui peut même améliorer l’interaction pertinente avec chaque internaute.

Frédérique Bordage, pionnier et expert du numérique durable en France, à l’origine du collectif GreenIT.fr

  • A défini le principe de pertinence des sites web éco-conçus, selon l’équation suivante : Pertinence = Utilité X Rapidité X Accessibilité.
  • A élaboré, avec le collectif GreenIT, un outil open-source EcoIndex.fr pour mesurer le score d’écoconception d’une page web via son url, selon 2 indicateurs :
    • L’impact environnemental qui prend en compte l’empreinte carbone (émission de GES, en tenant compte du cycle de vie des appareils) et la consommation d’eau bleue (eau prélevée).
    • La performance environnementale absolue et relative. (La 2ème version d’EcoIndex est actuellement en phase de développement).
  • A piloté la rédaction d’un référentiel très complet, sous la forme de fiches pratiques : Écoconception Web : les 115 bonnes pratiques  (3ème édition à ce jour, avec la contribution de nombreux contributeurs privés – acteurs du web, différentes fédérations professionnelles et acteurs institutionnels, notamment l’ADEME).

En l’absence d’une culture individuelle et collective de la sobriété numérique, l’effet rebond se produit dès lors que les gains d’efficacité énergétiques déployés sont progressivement annulés par une augmentation des usages qui s’inscrivent dans une tendance à la surconsommation numérique.

Au cours des dernières décennies, les efforts d’efficacité énergétique se sont principalement concentrés sur la partie production des équipements numériques. L’interrogation aujourd’hui se pose en ces termes : est-ce que la meilleure efficacité énergétique des équipements parvient à compenser l’augmentation de la consommation des réseaux et des data centers.

L’éco-conception d’un service numérique consiste à se concentrer uniquement sur les fonctionnalités essentielles et sur les fonctionnalités à valeur ajouté réelle, sans renoncer à la qualité de l’expérience utilisateur. L’objectif de cette démarche d’amélioration continue vise à réduire l’empreinte environnementale d’un nouveau service numérique, ce qui contribue à réduire son coût énergétique. Cette démarche d’éco-conception est porteuse de sens, ajoute de la valeur et de la différenciation, lorsque le client est pleinement associé, dès le départ, en tant que partie prenante

Les produits, usages et services du numérique sont de gros consommateurs d’eau, d’énergie primaire et d’électricité. Leur activité génère des GES (Gaz à Effet de Serre) et produit des déchets électroniques encore trop peu et mal recyclés.

« Si le numérique était un pays, il aurait 2 à 3 fois l’empreinte de le France  »
Chiffres 2019 – Source GreenIT

L’empreinte environnementale du numérique se mesure à différentes échelles : individuelle, collective, locale et mondiale.

  • Le poids des GES en provenance du numérique devrait doubler en 15 ans (plus de 10% des GES en 2030), notamment avec les usages croissants en streaming vidéo, blockchain, objets connectés, écrans TV et IA (Intelligence Artificielle).
    Alors que les engagements internationaux sur le climat prévoient une division par deux des émissions de GES d’ici 10 ans !

Trois leviers spécifiques, dans nos comportements d’achat et d’usage, prônant un comportement individuel et collectif plus sobre et responsable, nous sont directement accessibles, pour réduire notre empreinte numérique (voir sobriété numérique).

L’ancien acronyme SSII (Société de Services et d’Ingénierie en Informatique) a laissé place à l’acronyme ESN pour désigner les Entreprises de Services Numériques. Ces ESN proposent des solutions numériques innovantes et à forte valeur ajouté technologique, spécifiques à chaque univers métier. Du nucléaire, aux industries 4.0, de la ville connecté (Smart City) au secteur de la mobilité, de l’intelligence artificielle à la biotechnologie, les ESN créent de nouveaux logiciels sur mesure pour chacun de leurs clients et prennent en charge la maintenance applicative pour améliorer les fonctionnalités et la performance de l’outil.

La fracture numérique en France s’est aggravée avec la période Covid-19 et post-Covid, jusqu’à l’exclusion sociale, pour les personnes qui cumulent à la fois des difficultés d’accès au numérique (manque d’équipement et/ou problème de connexion en zone blanche) et une problématique de formation aux usages des outils numériques et aux services administratifs de base (CAF, CPAM, Impôts …).

La fracture numérique, liée à l’illectronisme, (autre définition présentée dans ce glossaire), s’est aussi accentuée pour les élèves issus des quartiers en difficultés, privés de matériel informatique et de connexion à la maison, qui se voient exclus de la continuité scolaire à cause de la barrière numérique.

L’inclusion numérique (autre définition présentée dans ce glossaire) est LA réponse majeure pour lutter contre l’exclusion numérique.

Fear of Missing Out : en français = peur de rater quelque chose.  Cette peur spécifique est présente chez les grands adeptes et utilisateurs des réseaux sociaux. Les socionautes souffrant de la FOMO restent en permanence connectés avec ce que font les autres, pour tenter  de lutter contre la crainte d’exclusion ; ce qui provoque, chez eux, un état anxiogène latent et un usage démesuré des réseaux sociaux.

Pour aller plus loin dans l’analyse des effets du FOMO : (Source Livre – Du stress digital au bien-être numérique
Marie-Pierre Fourquet Courbet et Didier Courbet – Professeurs des Universités et chercheurs  en Sciences de l’information et de la communication à Aix-Marseille Université).

Cette surprenante terminologie appliquée au numérique va s’exprimer de plus en plus. Concrètement où se situe le gras numérique qu’il convient de mettre au régime, de façon consciente et nécessaire ? Voici quelques exemples de produits et usages ou le gras numérique se déploie de façon exponentielle, à titre individuel et collectif  :

  • Dans un site web qui dispose de multiples fonctionnalités non essentielles et non exploitées;
  • Dans la double ou triple sauvegarde de données identiques, qui s’additionnent sans tri préalable, à différents endroits (par exemple sur 2 Clouds différents)
  • Dans le téléchargement massif de contenus de plus en plus lourds avec de nombreuses fonctionnalités associées.

Pour aller plus loin dans la lutte contre le gras numérique (source GreenIT)

Le Green IT (l’Informatique verte) a commencé à émerger à travers différents projets d’entreprises informatiques, vers 2007. Un projet Green IT peut être reconnu comme tel, dès lors qu’il est à la fois économiquement viable et respectueux de l’environnement. Ceci, notamment via la notion d’intérêt écologique, en cherchant par exemple à réduire la consommation énergétique du projet informatique en question.

Sans « faire de l’ombre » au Green IT, aujourd’hui l’IT for Green aborde un autre axe de développement de l’informatique : il s’agit de l’IT qui vient apporter des solutions  informatiques innovantes et écologiques, au cœur du développement d’autres activités; ce qui vient renforcer leur impact positif. À  titre d’exemples : les bâtiments intelligents (Green Building), les transports urbains connectés consomment moins d’énergie grâce à l’IT for Green.

Désigne une typologie d’entreprises numériques très innovantes, qui se mobilisent pour apporter d’excellentes solutions digitales et technologiques notamment pour accélérer les progrès de nombreux secteurs de pointe (cf. biotechnologies, aéronautique, récupération d’énergie, par exemple).

Pour autant le high tech numérique  ne prendra pas nécessairement en compte dans son équation, les effets corollaires en termes d’efficacité énergétique et ou d’effet rebond, dans le déploiement de nouvelles solutions high tech digitales.

Il s’agit d’un néologisme qui fait référence à un type d’illettrisme appliqué à l’informatique et plus précisément au langage numérique. Touchant déjà 17% de la population française en 2019, l’illectronisme est vécu comme un réel handicap, pouvant accroître la vulnérabilité sociale. Les personnes qui peinent à comprendre le langage et les usages administratifs du numérique sont aussi bien :

  • Des seniors de + de 75 ans , livrés à eux-mêmes, qui ont du mal à effectuer leurs démarches administratives en ligne,
  • Des jeunes, pourtant habitués du téléphone portable et des réseaux sociaux, mais livrés à eux-mêmes dans le dédale du “tout numérique administratif.”
  • Des personnes en précarité financière, de plus en plus nombreuses, qui ont vu leur situation s’aggraver avec la crise sanitaire.

Une personne sur six n’utilise pas Internet, plus d’un usager sur trois manque de compétences numériques de base. Une personne sur quatre ne sait pas s’informer et une sur cinq est incapable de communiquer via Internet.

(source Insee – Conditions de vie des ménages – 2019)

Pour aider ces différentes typologies de personnes, victimes de l’illectronisme, un accompagnement humain personnalisé s’avère extrêmement utile, pour aider individuellement des personnes à devenir autonomes dans leurs démarches administratives en ligne. Différents acteurs publics et privés, au niveau national et territorial, se mobilisent pour contribuer à un numérique plus inclusif.

L’inclusion numérique, à l’appui d’une assistance humaine personnalisée, a pour mission d’aider 13 millions de français éloignés du numérique, à gagner en autonomie face à leurs différents besoins, en termes d’outils et d’usages de services numériques. En 2018, le Secrétariat d’État chargé du Numérique a élaboré une stratégie nationale de grande envergure pour un numérique inclusif,  en invitant un ensemble de parties prenantes : acteurs publics et privés à co-construire le programme d’inclusion numérique et à le déployer sur les territoires, selon leurs spécificités. Selon le niveau plus ou moins important d’exclusion numérique des personnes concernées, “la stratégie nationale pour un numérique inclusif” a structuré 3 parcours d’accompagnement ciblés :

  • Pour les personnes totalement exclues du numérique (pas d’accès, pas de compétences et en incapacité d’apprendre pour le moment), l’assistance se matérialise sous la forme d’un accompagnement renforcé, afin de réaliser les démarches en ligne “avec” l’usager en difficulté.
  • Pour les personnes débutantes à intermédiaires (pas ou peu de compétences), l’accompagnement se matérialise par un dispositif de formation numérique aux compétences de base (17 à 30 h de formation).
  • Pour les personnes plus avancées (manifestant toutefois une peur de se tromper et un manque de motivation à agir seul), l’accompagnement se matérialise sous la forme d’un “coup de pouce” de 2h visant à rassurer, motiver et faciliter les démarches complexes en ligne.

4 acteurs majeurs portent le déploiement de la stratégie nationale d’inclusion numérique :

  • La Mission Société Numérique : Task force du Gouvernement pour la stratégie nationale d’inclusion intervient notamment pour garantir la mobilisation des administrations et opérateurs publics. (Mission Société Numérique),
  • La MedNum : Coopérative des acteurs de la médiation numérique, accompagne les projets de transitions numériques dans les territoires, pour faire des technologies numériques un facteur de progrès, d’efficacité, d’inclusion et de création (MedNum),
  • Emmaüs Connect accompagne depuis 2010 les publics en précarité sociale et numérique, vers les opportunités du numérique, en lien avec les réseaux de l’action sociale. (Emmaüs Connect),
  • WeTechCare, agit main dans la main avec Emmaüs Connect, développe des plateformes web d’apprentissage gratuites pour les publics éloignés du numérique et leurs accompagnants. (WeTechCare).

En savoir plus sur la stratégie : Ensemble pour un numérique inclusif

En complément, le Cnnum (Conseil National du Numérique) a publié  sa feuille de route (le 5 février 2020 ) pour favoriser l’inclusion des personnes handicapées.

En France, plus de 12 millions de personnes sont actuellement touchées par un handicap. Parmi elles, 1,5 million sont atteintes de déficience visuelle. Quelques startups et certains géants de l’IT se positionnent pour développer des logiciels et solutions d’inclusion numérique à destination des personnes en situation de handicaps spécifiques.

En savoir plus sur l’inclusion numérique des personnes en situation de handicap

Elles comprennent les data centers qui hébergent les serveurs de nos données et les infrastructures réseaux (les « tuyaux ») qui font le lien intermédiaire entre les terminaux des utilisateurs et internautes (« all devices » : smartphones et autres écrans).

Les Data Centers ou centres Data constituent la Partie finale des infrastructures numériques pour le stockage des données

Dans une époque où toute la société se digitalise, nous ne sommes pas égaux face à l’adaptation numérique nécessaire à chacun, chacune dans un cadre de vie quotidien. On appelle intelligence numérique, la capacité à apprendre, comprendre et intégrer de manière optimale les usages du numérique, dans un contexte de mutation permanente (nouveaux services en ligne, nouvelles fonctionnalités, nouvelles applications, nouvelles plateformes, nouveaux outils, nouveaux objets connectés, nouveaux modes de communication en ligne …).

Sans s’opposer frontalement au bien-fondé du high tech numérique, le low tech numérique s’inscrit systématiquement dans une démarche raisonnée, résiliente et accessible de la technologie numérique sur toute la chaîne de valeur : de l’éco-conception des produits à leur réemploi.

Cela revient à : faire mieux avec moins, à un prix accessible pour un plus grand nombre de personnes et pour durer plus longtemps, en luttant ainsi contre l’obsolescence programmée.

Low tech et sobriété numérique agissent de façon convergente pour un numérique plus responsable. Voici 2 entreprises qui illustrent le Low tech numérique, dès leur raison d’être et sur toute leur chaîne de valeur :

  • Back Market, le spécialiste du smartphone reconditionné, qui mise parallèlement sur la transition écologique et sur la transition numérique, tout récemment passé au rang de Licorne française à impact positif (en mai 2021),
  • Fairphone, entreprise néerlandaise qui a créé le premier téléphone portable éthique et qui milite pour un monde électronique plus équitable.

REFUSER : pour initier une démarche de sobriété numérique.

  • Refuser le non essentiel, notamment en termes d’équipement informatique,
  • Refuser également l’achat de gadgets connectés sans réelle utilité.

RÉDUIRE : le renouvellement de son parc numérique.

« si chacun décidait d’allonger la durée de vie de son ordinateur portable de 2 à 5 ans, cela permettrait une réduction de 37% des émissions annuelles de gaz à effet de serre du parc numérique. » (Source The Shift Project).

RÉEMPLOYER : pour lutter contre l’obsolescence programmée.

  • Acheter des appareils reconditionnés permet de donner une seconde vie à nos équipements numériques, ce qui développe le marché très porteur de l’occasion via le reconditionnement (cf. Back Market, Certideal, Smaart …),
  • Donner des appareils numériques qu’on n’utilise plus, mais qui peuvent être récupérés par des réseaux de réemploi comme le réseau Emmaüs,
  • Vendre en ligne des appareils numériques en bon état, auprès de revendeurs de produits numériques de seconde main , afin de prolonger leur durée de vie.

RECYCLER : Pour réduire l’impact de nos déchets électroniques non pris en charge par une filière de recyclage

  • À l’échelle de la planète, cela représente 44,7 millions de tonnes de déchets produits chaque année. Or seuls 20 % de ces déchets sont pris en charge par une filière de recyclage. (Source ConsoGlobe 2018)
  • Faire l’effort d’aller jusqu’au point de collecte certifié, le plus proche, destiné au recyclage des équipements numériques à usage professionnel ou particulier.

 Découvrir Ecosystem, l’éco-organisme de recyclage à but non-lucratif.

Le numérique responsable correspond au développement durable appliqué aux produits et usages du numérique. Il vise à réduire l’impact environnemental du numérique : 4% des GES mondiaux (Gaz à Effet de Serre) en 2019, avec une croissance de 9%/an, bien supérieure à celle des autres secteurs.

Source – Think Tank  The Shift Project

Le Numérique Responsable concerne avant tout les entreprises et organisations mais aussi le grand public… c’est-à-dire chacun d’entre-nous, à travers notre comportement numérique dans nos contextes de vie, notamment à la maison, à l’école, dans les transports en commun, au bureau, dans nos activités culturelles et de loisir …

Le numérique responsable implique :

  • La prise en compte de la dimension environnementale : (cf. impact de nos produits et usages du numérique sur la planète).
  • La prise en compte de la dimension sociale : (cf. fracture / exclusion de nombreuses personnes (des seniors mais aussi des jeunes et des personnes en situation de handicap) par rapport aux outils et usages du numérique). (cf. stress digital ressenti/subi par de de plus en plus de personnes en lien avec l’hyperconnection, l’addiction comportementale à Internet et la cyber-intimidation (pouvant aller jusqu’au cyber-harcèlement).

Phubbing est un terme anglais formé à partir du mot phone (téléphone) et snubbing (snober). La traduction française serait « télésnober ». En pratique le phubbing consiste dans un cadre social (à la maison, au bureau, dans un cadre social extérieur) à snober celui ou celle qui est en face de soi, en lui préférant l’écran de son smartphone. On nomme phubber celui ou celle qui pratique le phubbing.

Si certains trouvent cette pratique impolie, les phubbers ont tendance à la considérer comme socialement acceptable. Le phubbing excessif perturbe les relations interpersonnelles au sein du couple et/ou de la famille et peut devenir « contagieux » au risque d’altérer le lien social.

(Source Livre – Du stress digital au bien-être numérique Marie-Pierre Fourquet Courbet et Didier Courbet – Professeurs des Universités et chercheurs  en Sciences de l’information et de la communication à Aix-Marseille Université).

La pollution numérique désigne :

  • Toutes les formes de pollution engendrées par les nouvelles technologies de l’information (ce qu’on appelle l’IT), en lien avec les infrastructures numériques : matériels/équipements informatiques, logiciels, réseaux, serveurs, salles de serveurs/centres de données (data-centers),
  • Toutes les pollutions engendrées par les Technologies de Communication de l’Information (ce qu’on appelle les TIC), en lien avec les usages numériques pour communiquer et interagir : la téléphonie mobile, la diffusion des médias en ligne, les réseaux sociaux, les applications mobiles, la vidéo en ligne, les objets connectés (IOT)

Pour la partie IT, en lien avec les infrastructures numériques : l’impact le plus fort, en termes de pollution numérique, a lieu au moment de la fabrication du matériel.

Pour la partie TIC, en lien avec les usages numériques : l’impact de pollution numérique le plus aggravant est celui de la vidéo en très haute définition (cf. le streaming vidéo, qui a lui seul, représente 60% des flux de données sur Internet). Parallèlement on assiste à une véritable explosion des services dématérialisés en ligne et à l’Internet des Objets.

La pollution numérique est « invisible » du côté des  consommateurs/ usagers des services numériques, mais elle existe bel et bien :

  • Au niveau des équipements et matériels numériques : sur les lieux d’extraction des matières premières (Terres Rares), sur les lieux de fabrication et sur les lieux  » de fin de vie sauvage », constitués d’immenses décharges électroniques à ciel ouvert, (notamment en Afrique) échappant aux filières de recyclage.
  • Au niveau des usages du numérique.

Cette pollution numérique qui évolue de façon exponentielle se matérialise en :

  • Emissions de gaz à effet de serre, pollutions chimiques, production de déchets électroniques,
  • Epuisement des ressources abiotiques (eau, énergie, terres rares), érosion de la biodiversité, agression des écosystèmes (notamment acidification des sols),
  • Drames humains liés à l’activité minière (extraction des terres rares ).

Lutter contre la pollution numérique c’est donc d’abord utiliser moins d’objets informatiques, et les faire durer plus longtemps.

En savoir plus sur la pollution numérique – Article Greenpeace (avril 2021)

Le secteur numérique représente 34 milliards d’équipements (dont 19 milliards d’objets connectés) pour 4,1 milliards d’utilisateurs (Chiffres 2019 – Source GreenIT).

Face à la boulimie exponentielle de notre consommation individuelle et collective de produits et services numériques, en considérant les effets corollaires délétères sur l’environnement mais également au niveau social et sociétal (cf. addiction numérique, stress digital, fracture numérique …), la sobriété numérique s’impose comme seule réponse viable à court et à moyen terme.

De nombreuses pistes d’actions, bonnes pratiques et bons gestes en matière de sobriété sont analysés en termes d’impact positif, par des think tanks/ groupes de travail, experts du numérique comme Green IT et The Shift Project.

D’ores et déjà, trois leviers spécifiques, dans nos comportements d’achat et d’usage, nous sont directement accessibles pour contribuer, en conscience, à un avenir numérique plus sobre et responsable :

  1. Rallonger l’espérance de vie de nos matériels numériques (smartphones, ordinateurs, objets connectés, autres équipements numériques),
  2. Acheter des produits numériques reconditionnés, plutôt que des produits numériques neufs (cf. Smartphones en particulier),
  3. Sélectionner des services et produits numériques réellement utiles, répondant à des besoins réels, à titre individuel et collectif; ce qui revient à réduire nos usages numériques énergivores superflus.

La technologie LiFi (acronyme de Light Fidelity) est une découverte française, qui permet d’accéder à Internet par la lumière, via un réseau optique sans fil. Cette technologie immédiatement disponible, passe par le clignotement des LED pour envoyer un signal Internet et transmettre des données de façon extrêmement rapide, très nettement supérieur à la 5G. La vitesse de transmission est de l’ordre du MHz, mais le clignotement des LED peut aller jusqu’à 1GHz / seconde !

Source Global LIFI Congress

En plus de son extrême rapidité, le LiFi présente 5 avantages qui vont majoritairement dans le sens du numérique responsable :

  • Une technologie non invasive qui ne diffuse pas d’onde électromagnétique.

Elle assure donc de rester en dessous des recommandations de l’OMS.
En outre l’absence d’onde électromagnétique est compatible avec les besoins des hôpitaux.

  • La sécurisation des données. La communication ne se fait que dans le cône de lumière envoyé par le luminaire. Le piratage à distance par les ondes n’est pas possible.
  • Une diffusion de l’information avec 50% moins d’énergie électrique que le wifi pour une durée de vie moyenne de la source de 50 000h
  • Possibilité de distribuer internet via une source lumineuse (technologie PoE)
  • Géolocalisation précise à 10cm près si l’utilisateur est situé en dessous de la source lumineuse en indoor (cf. Zones à risque /en milieux médical, aéronautique, défense) ou outdoor

Sources – Avantages du LiFi : Cabinet TACTIS – Expert en déploiement des infrastructures numériques) et Communiqué de Presse – Global LiFi Congress

À ces avantages majeurs, il convient d’ajouter :

  • Zéro coût d’infrastructure supplémentaire, si les coûts d’infrastructure sont déjà couverts par les programmes de conversion des ampoules vers la basse consommation (LED et dispositif CEE, notamment), dans le cadre de la transition énergétique.
  • Une réponse Low tech de grande envergure pour les besoins digitaux des entreprises et pour les usages des consommateurs de la vidéo très haut débit, utilisateurs du streaming et du gaming (notamment à travers les plateformes grandissantes de cloud gaming). 

Parmi les limites de la technologie LiFi :

  • Une portée du signal restreinte à l’angle couvert par la LED et qui n’excède pas 10 mètres,
  • Son incapacité à traverser les milieux opaques.

Source – Limites du LiFi : Cabinet TACTIS

Les potentialités de développement de la technologie LiFi sont à ce jour, nettement sous-exploitées. Un objectif d’interopérabilité, prévu en en 2022, vise une bascule automatique entre les réseaux 4G ou 5G, vers le WiFi ou le LiFi.